Observer jusqu’à en perdre la notion du temps et de l’espace, l’animation de petits mondes, comme une fourmilière...
Je pense avoir découvert le monde en le dévorant des yeux, les mains en avant pour mieux le sentir...
Suivre l’animation des passants assise à la terrasse d’un café, regarder l'agitation des vivants...
Parfois seulement un mot offre au geste un mouvement que j’aime à fixer, j’élargis cet espace, je fouille sur la toile ce monde qui s’ouvre sous les touches du pinceau et j’arrête la plus « juste »...
Capturer les mouvements insolites de la terre, les espaces des bords du lac, les racines, la terre dans tous ses états qui se noie et se fond dans les eaux, les brumes…
Au cœur des paysages verdoyants champenois, [...] souvenir d’un moment éphémère, une lumière, un volume, une pause...
Il m’apparait parfois sur ces fonds des « mondes » intéressants à partir desquels je peins l’espace qui devient évident...
J’affirme les tons, je resserre et précise l’idée en contrastes flous ou nets comme je ferais le point avec mon objectif photo. Il faut guetter le moment où on doit arrêter la composition...
J’avance avec plaisir au hasard, souvent sans intention...
J'aime travailler vite, en musique, laisser le pinceau choisir les tons qui s'imposent et accepter l'inconnu qui surgit...
Il faut se débarrasser des petits fardeaux de l’humain et du quotidien, abandonner l’espace, libérer le temps et laisser aller sans contraindre l'intention...
Il n’y a pas d’évidence, il y a cette volupté à " laisser hasarder" la main, ne pas réfléchir...